Après avoir pris une douche, Eleonor se dirigea vers les chambres. Elle rentra tout d'abord dans une pièce fourmillant d'adolescentes qui piaillaient, trouvant bidule mignon et machin canon.
Elle avait à peine ouvert la porte, qu'une sueur froide lui coula dans le dos. Elle s'excusa à demi-voix :
- Ah... je me suis trompée de chambre.A vrai dire elle ne s'était pas trompée. On ne se trompe pas quand on ne sait pas.
Les filles horripilantes la remarquèrent à peine, une seule chuchota un "C'est pas grave." en souriant.
Gênée, Eléonor claqua presque la porte. Elle garda ses deux mains sur la poignée et regarda alentour.
Elle se détacha enfin de la porte et fit demi-tour, ses cheveux fins pas encore secs mouillant de quelques gouttes son pyjama.
Elle coinça deux trois mèches plus longues derrière son oreille et avança vers une autre chambre. Des voix filtraient et elle reconnut celle de la fille aux iris violacés. Elle s'éloigna d'un pas rapide, replaçant sa sacoche sur son épaule d'une main et tirant son gros sac de sport de l'autre.
Elle dépassa quelques portes puis en aperçut une qui se fermait, ou bien était-ce un effet de sa fatigue, le voyage en train qui avait duré toute la matinée et une partie de l'après-midi l'avait épuisée.
Quoi qu'il en soit elle se dirigea vers cette porte, toqua deux fois et rentra immédiatement après ; il n'y avait pas de lumière et la chambre semblait inoccupée.
Eleonor posa donc ses sacs sur un lit près de la fenêtre qui donnait une belle vue sur le lac. Elle soupira en observant le paysage nocturne, s'assit sur le lit, retira ses pantoufles vertes ou un mouton mâchait de l'herbe et glissa ses pieds froids sous ses fesses et retira son pendentif en forme de coeur ambré.