L'étrange fille

Mya avance en tremblant vers l'orphelina. Elle sait très bien que elle n'as pas le choix, mais ses jambes ne veulent pas avancer, elles veulent faire demi-tour. Elle n'a aucun bagage sur elle, seulement ses vêtements amochés. Elle avance finalement, avec grand désespoir, poussé par la faim. Elle entre. Tremblente, elle ne sait pas quoi faire. Jamais elle ne demandera a un de ses humains a la noix, mais qu'est-ce qu'elle fait, maintenant qu'elle est dans l'orphelina. Alors, elle reste là, espérant que ce n'est qu'un cauchemar... Peut-être que quelqu'un viendra la voir. Du moins, elle l'espère de tout son coeur.

Eleonor n'était à l'orphelinat que depuis quelques heures mais s'était déjà paumée une demi-douzaine de fois.
Pourquoi avait elle fait sa fière en refusant le plan que lui avait tendu la secrétaire ?
Elle s'inventerai une excuse pour lui en demander un.
Elle pensait ainsi en marchant d'un pas rapide, elle passa une porte et se retrouva dans le hall.
Mince ! elle grimaça et allait faire demi-tour quand elle vit une jeune fille aux cheveux ébène coiffés en deux tresses et aux yeux violets.
Elle semblait encore plus déboussolée que la grande brune.
Aussi, celle-ci se dirigea vers la nouvelle.
- Bonjour. Je suppose que tu es nouvelle ? dit Eleonor de sa voix chaleureuse aux accents anglais. Elle remarqua que la jeune fille tremblait. C'est vrai qu'il ne faisait pas trop chaud et puis, elle appréhendait certainement son arrivée à Kaora.
Elle constata aussi que la fille au teint pâle n'avait pas de bagages, les avait-elle laissés dehors ?
Eleonor le lui demanda, si c'était le cas, dans un élan de bonté elle appelerait le concierge pour qu'il l'aide.
(Non elle n'allait pas proposer qu'elle les porte)

Mya, dès qu'elle vu cette fille, sursauta. Elle détestait toute forme d'humain. Toujours aussi méfiante, elle joua la prudence, mais ne déguerpit pas, car elle le reconnaissait, la jeune fille avait besoin d'aide. Beaucoup d'aide...

- Je.. Je n'ai pas de bagages. Désolée. Dites, où sont les dortoirs? Dit-elle, de sa voix fébrile.

La petite adolescente attendit la réponse. Elle n'aimait totalement pas ça. Si elle aurait pu, Mya se serait cachée dans la forêt. Mais elle avait trop faim pour faire quoi que se soit. Même pour s'enfuir.

Elle n'avait pas de bagages ? Voilà qui était bizarre.
Bref, après tout, qu'est-ce qu'Eléonor pouvait se gausser de ce genre de détails.
Concernant les dortoirs, elle n'y était pas encore allée.
Il se faisait tard et c'était de toutes manières une de ses prochaines destinations. Elle se souvenait que c'était à l'étage et regarda alentour.
Il y avait une porte sur la droite.
Eléonor se rapella à présent que Yusu l'avait passée lorsque le concierge lui avait ordonné d'aller se coucher.
-Suis-moi, dit elle à son interlocutrice en se dirigeant vers la porte en question.
Celle-ci refermée, les deux adolescentes se trouvèrent dans un couloir comme tous les autres de l'orphelinat. Carrelé banalement, mais plus étroit que les autres. Elles montèrent l'escalier en colimaçon au fond du couloir et arrivèrent à une sorte de mezzanine.
Il y avait deux dégagements de part et d'autre de ce vestibule.
Sur la porte au fond de celui de gauche était marqué "Filles".
Soulagée de ne pas avoir eu à trimballer la jeune fille longtemps elle lui montra la porte.
Elle soupira et, considérant que cela était de convenance, souria à la fille aux étranges iris violacés :
-Bienvenue à Kaora.
A peine eut-elle dit cela, qu'Eleonor "fuit", emportant son sac de sport vers les douches qu'elle avait entre-temps repérées.

Dès que la fille au cheveux brun lui avait demandé de la suivre, Mya c'était sentie mal. Demander a une humaine! Non mais faisait-elle de la fièvre? Mais, la jeune fille semblait aussi perdue qu'elle. Alors, ça la rassura un peu. Aussi, quand elles étaient arrivée, la petite fille aux cheveux noirs fut surprise de la réaction de l'adolescente habillée en vert. On aurait dit qu'elle voulait s'enfuir. Décidément, Mya ne comprenait rien aux humains.

Bon, entrons, peut-être qu'il n'y aura personne, si la chance me sourit. se dit-elle, tout en entrant dans le dortoir.